Les 11 plus gros contrats de l’histoire de la musique

Jay-Z pour Life+Times
Billboard France dévoile son classement exclusif des plus gros contrats de l’histoire de la musique. Atteignant parfois plusieurs centaines de millions de dollars, ces investissements stratégiques ne sont plus de simples contrats d’enregistrement mais de véritables partenariats commerciaux englobant fréquemment plusieurs aspects de la carrière d’un artiste.
Entre guerre des talents, valorisation des catalogues et diversification des revenus, cet historique des méga-deals témoigne des différentes tendances d’une industrie qui a dû réinventer son modèle économique face au déclin des ventes physiques. Il inclut contrats d’enregistrement traditionnels avec les maisons de disques, accords de tournée avec des producteurs de spectacle comme Live Nation, contrats hybrides couvrant plusieurs aspects de la carrière d’un artiste, résidences de concerts, ainsi que des joint-ventures.
En revanche, les rachats de catalogues ont été exclus de ce classement pour se concentrer uniquement sur les accords portant sur les futures productions et performances. Les montants bruts sont présentés sans tenir compte de l’inflation, ce qui favorise naturellement les contrats les plus récents.
Selon des informations de Billboard, plusieurs autres contrats majeurs auraient pu figurer dans ce classement si leurs montants avaient été divulgués. Les accords conclus par Universal Music Group avec Taylor Swift et The Weeknd sont selon toute probabilité aussi importants, voire plus, que plusieurs contrats de notre liste. Drake a également conclu un accord très lucratif avec Live Nation pour ses tournées dont le montant reste confidentiel. Ces transactions témoignent de l’évolution de l’industrie vers des partenariats de plus en plus intégrés avec les artistes les plus rentables.
9. Céline Dion – Résidence au Colosseum du Caesars Palace (2003) : 100 millions de dollars
Pour ouvrir notre top 10, Céline Dion a signé en 2003 un contrat de 100 millions de dollars pour sa première résidence à Las Vegas, A New Day…, au Colosseum du Caesars Palace. Initialement prévue pour trois ans, la résidence a été prolongée de deux années supplémentaires en raison de son succès immédiat. Ce spectacle, créé et dirigé par Franco Dragone, est devenu la résidence la plus lucrative de tous les temps, générant plus de 385 millions de dollars et attirant près de trois millions de spectateurs sur 717 représentations. La chanteuse canadienne est retournée à Las Vegas en 2011 pour une deuxième résidence intitulée simplement Celine.
9. Whitney Houston – Arista Records (2001) : 100 millions de dollars
En 2001, Whitney Houston signe un nouveau contrat multi-albums exclusif avec Arista, estimé à plus de 100 millions de dollars, dépassant le contrat entre Mariah Carey et Virgin Records. « Je suis tellement enthousiaste à l’idée de ce nouveau contrat et j’ai hâte d’entrer en studio pour commencer à travailler sur mon prochain album », avait alors déclaré Houston. En contrat avec Arista depuis 1983, elle est l’artiste n°1 du label avec plus de 140 millions de disques écoulés dans le monde, et a placé de nombreux tubes en tête du Billboard Hot 100 comme The Greatest Love of All et I Will Always Love You.
9. Prince – Warner Bros (1992) : 100 millions de dollars
En 1992, Prince signe ce qui est alors considéré comme le plus grand contrat d’enregistrement et d’édition musicale de l’histoire : un accord de six albums avec Warner Bros. Records et Warner Chappell Music, estimé à 100 millions de dollars par le Los Angeles Times. Contrairement aux contrats multimédias de Madonna et Michael Jackson, celui de Prince lui permettait de poursuivre des projets dans le cinéma, la télévision, les livres et le merchandising ailleurs. L’artiste recevait une avance garantie d’environ 10 millions de dollars par album et un taux de redevance de 25% sur chaque disque vendu, des chiffres sans précédent pour l’époque. Cependant, la véracité de ce montant de 100 millions de dollars a par la suite été remise en question par Variety.
8. Madonna – Live Nation (2007) : 120 millions de dollars
En quittant Warner Music après plus de 20 ans de collaboration, Madonna conclut en 2007 un partenariat global de 10 ans avec le promoteur de concerts Live Nation, évalué à 120 millions de dollars par le Wall Street Journal. Ce contrat 360 degrés englobe toutes ses activités artistiques : albums studio, tournées, produits dérivés, clubs de fans, DVD, projets musicaux télévisés et cinématographiques, ainsi que les partenariats commerciaux. « Le modèle de l’industrie musicale a changé et en tant qu’artiste et femme d’affaires, je dois accompagner ce changement », déclare alors la Madonna, qui devient également actionnaire de la division Artist Nation.
7. Robbie Williams – EMI Records (2002) : 125 millions de dollars
L’ancien membre de Take That signe en octobre 2002 le plus important contrat de l’histoire de la musique britannique : 80 millions de livres (environ 125 millions de dollars à l’époque) pour six albums avec EMI. Ce contrat représente alors un énorme pari pour le label, dont la valorisation avait diminué de moitié suite aux prémices de la crise du disque. Williams est déjà une valeur sûre au Royaume-Uni et en Allemagne, où ses albums ont systématiquement atteint la première place des classements. L’album Escapology, sorti juste après la signature, est spécifiquement conçu pour conquérir le marché américain, une ambition partagée par l’artiste et son nouveau label.
6. Adele – Columbia Records (2016) : 130 millions de dollars
La chanteuse britannique Adele signe en 2016 un contrat multi-albums avec Sony/Columbia Records d’une valeur de 90 millions de livres (environ 130 millions de dollars) selon The Guardian, après la fin de son contrat initial avec le label indépendant XL. Ce montant record pour une artiste féminine surpasse celui de Whitney Houston avec Arista en 2001. À seulement 28 ans, Adele capitalise alors sur le succès phénoménal de ses 3 premiers albums, notamment 21 et 25, ce dernier s’étant vendu à plus de 19 millions d’exemplaires dans le monde et ayant réalisé le meilleur démarrage de l’histoire aux États-Unis (3,43 millions de ventes en une semaine).*
4. Jay-Z – Live Nation (2008) : 150 millions de dollars
En 2008, Jay-Z a signe un accord d’un type nouveau avec Live Nation d’un montant annoncé de 150 millions de dollars. Ce contrat sur 10 ans couvre trois albums et prévoit environ 25 millions de dollars d’avance, 25 millions supplémentaires pour les tournées, et 10 millions d’avance par album. Le deal comprend également 20 millions pour les droits d’édition et de licence, ainsi que 50 millions pour une joint-venture nommée Roc Nation, permettant à Jay-Z de signer d’autres artistes et de développer différents projets dans le divertissement. Cette structure de contrat à 360 degrés établit un nouveau modèle dans l’industrie, préfigurant l’accord encore plus lucratif de 2017.
4. Lil Wayne – Cash Money Records (2012) : 150 millions de dollars
Signé chez Cash Money Records depuis l’âge de 11 ans, Lil Wayne renégocie en 2012 un contrat d’extension pour quatre albums supplémentaires, estimé à 150 millions de dollars par HITSDD. Birdman, cofondateur du label, a qualifié cet accord de « plus grand contrat jamais signé dans la musique urbaine ». Sans confirmer le montant exact, il a souligné l’importance stratégique de cette signature : « YMCMB commence et s’arrête avec Wayne, il n’y a pas de YMCMB sans Wayne ».
2. U2 – Island Records (1993) : 200 millions de dollars
Le groupe irlandais U2, après avoir vendu plus de 50 millions d’albums, signe en 1993 un contrat avec Island Records, la filiale de Polygram, pour leurs six prochains albums. Évalué à 200 millions de dollars selon Entertainment Weekly, il témoigne de la puissance commerciale du groupe après les succès de The Unforgettable Fire, The Joshua Tree et Achtung Baby. Paul McGuinness, leur manager, avait exprimé sa satisfaction de poursuivre leur relation avec Island Records, où le groupe avait débuté en 1980 avec leur premier single 11 O’Clock Tick Tock. Comme Prince un an plus tôt, le montant annoncé de 200 millions de dollars sera remis en cause par Variety.
2. Jay-Z – Live Nation (2017) : 200 millions de dollars
Renforçant leur partenariat existant, Jay-Z et Live Nation prolongent leur accord en 2017, avec un contrat de 10 ans évalué à 200 millions de dollars par Variety. Ce contrat prolongeait leur collaboration jusqu’à ce que le rappeur atteigne l’âge de 57 ans, consolidant son statut d’artiste de tournée de premier plan. « Live Nation et moi sommes entrés en territoire inexploré en 2008. Au cours des neuf années suivantes, nous avons parcouru le monde en produisant des expériences musicales historiques », avait déclaré Jay-Z. Ce deuxième accord majeur avec Live Nation illustre l’évolution de la relation entre artistes et promoteurs, où les tournées deviennent une source de revenus cruciale face au déclin des ventes d’albums.
1. Drake – Universal Music Group (2022) : 400 millions de dollars
En tête du classement, le rappeur canadien Drake conclut en 2021 un accord colossal avec Universal Music Group, confirmé officiellement lors des résultats financiers d’UMG en 2022. Ce contrat multifacette englobe les enregistrements, l’édition, le merchandising et les projets visuels. Avec plus de 37 millions d’albums vendus et le titre de premier artiste à dépasser 50 milliards d’écoutes sur Spotify, Drake génère environ 50 millions de dollars annuellement, justifiant l’investissement massif d’UMG pour sécuriser son catalogue.