Warner Music Africa Francophone dévoile ses premières signatures

En février, la branche dirigée par Marc-André Niang et Yoann Chapalain organisait son premier camp d'écriture à Abidjan.
Marc-André Niang et Yoann Chapalain, qui co-dirigent Warner Music Africa Francophone.

Marc-André Niang et Yoann Chapalain, co-directeurs de Warner Music Africa Francophone.

Avec l'aimable autorisation de Warner Music France.

En octobre dernier, Warner Music Group annonçait le lancement d’une branche, Warner Music Africa Francophone. Co-dirigée par Marc-André Niang et Yoann Chapalain, la nouvelle entité stratégique confirme l’intérêt croissant des majors pour les marchés émergents. L’objectif, mobiliser les équipes marketing, digitales et artistiques de Warner Music Africa, Warner Music France et Africori pour « parler aux communautés d’artistes locaux et les connecter au niveau mondial ».

Six mois plus tard, Warner Music Africa Francophone dresse le bilan et dévoile ses premières signatures. « Nous avons entamé les hostilités avec des artistes tels que Cysoul (Cameroun), Elzo Jamdong (Sénégal), Jeeba (Sénégal), Paulo Chakal (Côte d’Ivoire) et Ste Milano (Côte d’Ivoire), » révèlent les deux dirigeants. Des choix qui reflètent la volonté de l’équipe de s’appuyer sur des talents issus de toutes les régions d’Afrique francophone.

Pour célébrer cette étape, Warner Music Africa Francophone a récemment organisé son premier camp d’écriture à Abidjan, rassemblant plus de 20 artistes, producteurs et auteurs-compositeurs. L’événement a permis d’enregistrer plus de 25 chansons et démos en trois jours, démontrant une facilité pour les collaborations panafricaines.

Le premier camp d’écriture de Warner Music Africa Francophone

Organisé du 19 au 21 février, le premier camp d’écriture de Warner Music Africa Francophone a rassemblé Black K, Ch’cco, Herc Cut The Lights, Hyce, Jeriq, Kold AF, Kouz1, Paulo Chakal, Ste Milano et Yumbs à la Villa Colomb, ainsi que plusieurs artistes invités (Akim, Beeztrap, Kiff No Beat et Suspect 95).

« Notre objectif premier était de rassembler des talents venus de différentes régions d’Afrique afin de créer de la musique de qualité, » expliquent Marc-André Niang et Yoann Chapalain. « Les artistes sont ceux qui créent les hits, il était donc essentiel d’établir les conditions idéales pour stimuler leur créativité. « 

Cette initiative a permis de créer des connexions inédites entre artistes de plusieurs pays. « Nous voulions nous démarquer en lançant notre travail dans la région de façon novatrice. Pour cette première, nous avons réuni des artistes et compositeurs venant du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Ghana, de Guinée, du Maroc, du Nigéria et d’Afrique du Sud, » ajoutent-ils.

Des partenariats clés pour structurer le marché

Marc-André Niang insiste sur l’importance des collaborations officielles: « Un aspect essentiel de notre mission est d’établir des relations solides avec les institutions locales et internationales. Nous avons déjà entamé des discussions avec les ministères de la Culture en Côte d’Ivoire et en Guinée, ainsi qu’avec des organismes de gestion collective comme le BURIDA. »

Ces démarches visent à défendre les intérêts des artistes et producteurs, mais aussi à travailler sur des enjeux majeurs comme l’accès à de meilleures données de marché, la monétisation, et la mise en place de certifications adaptées aux habitudes de consommation locales.

Les majors à la conquête des marchés émergents

Le lancement de Warner Music Africa Francophone s’inscrit dans une tendance de fond qui voit les majors musicales investir massivement dans des marchés émergents dynamiques (+25,9% en Amérique Latine, +23,8% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, +15,4% en Asie).

En Afrique, les succès mondiaux d’artistes comme Rema, Burna Boy, Wizkid ou ElGrandeToto ont aiguisé l’appétit des grandes maisons de disques. Universal Music a ainsi racheté Mavin Records, le label de Rema et Ayra Starr, peu avant que Warner Music lance sa branche Afrique Francophone.

Cette stratégie des majors s’étend également à l’Asie. En 2024, Universal s’est emparé du label thaïlandais RS Group et de la structure Outright (Chine et Inde), Believe a racheté DMC (le plus gros label de Turquie), et Warner a acquis le label indien Global Music Junction tout en lançant sa branche South Asia en avril.

Pour les majors, ces investissements représentent aussi une réponse à la menace des indépendants, particulièrement bien implantés dans ces régions où des acteurs comme UnitedMasters, Stem ou Believe sont présents depuis des années.

« Nous souhaitons consolider notre présence dans plusieurs pays et signer des artistes issus de genres variés. La langue française n’est pas un obstacle pour avoir un impact global. Nous comptons bien le prouver cette année ! » concluent Marc-André Niang et Yoann Chapalain, illustrant parfaitement cette nouvelle stratégie des majors qui misent désormais sur la diversité culturelle et linguistique pour conquérir de nouveaux territoires.