Le marché de l’édition musicale frôle les 600 millions d’euros en France cette année
Le studio Miraval en France
Après une croissance record en 2023 (+20 %) en raison de la reprise post-covid, le marché de l’édition musicale en France poursuit sa progression (+6 %) pour atteindre 597 M€. La gestion collective opérée par la Sacem représente plus de la moitié (56 %) du marché éditorial français, soit 334 M€. Les droits digitaux (+17 %), en particulier, ont triplé entre 2020 et 2024 et comptent désormais pour 21 % des montants reversés.
En parallèle, les droits d’exécution publique (+2 %) et de synchronisation (+2 %) sont en légère croissance d’après le rapport établi par la CSDEM, la CEMF et l’ULM.
Un secteur hétérogène influencé par l’étranger
Les œuvres de nationalité française représentent 39 % des revenus éditoriaux, en recul (-1 %) pour la deuxième année consécutive. La marge brute éditoriale (les revenus déduits des redevances aux ayants droit ou autres bénéficiaires) affiche une baisse plus marquée (-6 %) et représente 63 % de la marge totale des éditeurs.
Cette dynamique est également visible en termes d’œuvres éditées. En progression depuis 2020 (+17,5 %), le catalogue atteint 12,7 millions d’œuvres en 2024 (+9,5 %). En revanche, les œuvres locales progressent moins rapidement (+3,5 %) et leur revenu éditorial moyen recule légèrement (-1 %) pour s’établir à 132 €, un niveau stable par rapport à 2020.
Quant aux éditeurs français, ils génèrent un chiffre d’affaires moyen de 8,1 M€. Le montant médian s’établit à 606 k€, tandis qu’un tiers d’entre eux perçoivent moins de 250 k€. Les majors représentent quant à elles 51 % des droits Sacem versés aux éditeurs.
Un soutien pour la création
Les montants des avances versées par les éditeurs atteignent 91 M€ (+11 %), une hausse de 86% depuis 2020. Elles sont captées en majorité par les auteurs-compositeurs confirmés, représentant 23 % des contrats de préférence en cours et 45 % du total des avances. Sur la même période, le solde des avances non récupérées augmente lui aussi (+38 %).
Bien que les nouveaux talents (auteurs, compositeurs et/ou interprètes n’ayant pas vendu ou contribué à plus de 50 % des œuvres sur deux albums certifiés platine) représentent 77 % des contrats en cours, leur situation s’est fragilisée ces dernières années. Depuis 2021, leur part dans les revenus totaux des éditeurs a reculé de 19 % pour représenter 8 % des revenus éditoriaux aujourd’hui. Ce sont également les projets les plus exposés aux avances non récupérables (55 %).