Spotify contrôle désormais l’âge de ses utilisateurs en France
Spotify procède désormais à des contrôles d’âge au Royaume-Uni, dans l’Union européenne et en Australie. Ces derniers visent à réguler l’accès aux contenus classés +18 par les détenteurs de droits, en particulier les clips musicaux.
Lorsqu’un utilisateur tentera d’accéder à un contenu portant la mention « Plus de 18 ans », il pourra lui être demandé de procéder à un contrôle en deux étapes : une estimation de son âge par reconnaissance faciale, puis, si celle-ci n’est pas concluante, une vérification de sa pièce d’identité. Pour ce faire, Spotify s’associe à la start-up britannique Yoti, qui avait déjà collaboré dans l’Hexagone avec la FDJ depuis 2023.
Les utilisateurs pourront décliner de ce soumettre au contrôle, mais ne pourront alors pas accéder aux contenus classés +18. S’ils décident de passer le contrôle pour accéder aux contenus mais que leur âge n’est pas confirmé sous 90 jours, leur compte pourra être supprimé.
Déjà annoncé au Royaume-Uni
Constaté depuis hier par des utilisateurs français, ce changement avait été annoncé depuis plusieurs semaines au Royaume-Uni. D’autres plateformes ont dû y prendre des mesures similaires dans le cadre d’une nouvelle législation britannique entrée en vigueur vendredi 25 juillet, le Online Safety Act, notamment destinée à protéger les mineurs.
Les plateformes doivent désormais vérifier l’âge de leurs utilisateurs lorsque ces derniers tentent d’accéder à des contenus pornographiques ou réservés aux adultes. Au-delà des sites pornographiques, dont Pornhub, plusieurs réseaux sociaux ont ainsi dû intégrer des systèmes de contrôle d’âge pour accéder à certains contenus. C’est notamment le cas de X (ex-Twitter), ou encore de Reddit.
En France aussi, les contrôles deviennent plus fréquents. En février dernier, un arrêté gouvernemental étendait aux sites pornographiques basés dans un pays de l’Union européenne l’obligation d’empêcher les mineurs d’accéder à leurs contenus.
Pourquoi un contrôle d’âge sur Spotify ?
Si ces mesures touchent Spotify, c’est aussi parce que la plateforme de streaming a largement étendu son offre de contenus depuis quelques années. En mars 2024, elle lançait dans 15 marchés une bêta permettant de regarder des clips depuis son application mobile, avant de l’étendre à 85 nouveaux marchés en octobre de la même année. Depuis 2020, Spotify a également déployé une fonctionnalité de podcasts vidéo.
Au-delà des clips musicaux classés +18 par les détenteurs de droits, ces nouveaux outils ont ouvert la porte à des abus en dépit des conditions générales de la plateforme, qui interdisent les contenus sexuels explicites. Depuis le début d’année, plusieurs médias dont Bloomberg ont ainsi constaté la multiplication de vidéos pornographiques sur Spotify.
