Universal Music Group dépasse les 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires au troisième trimestre
                      Lucian Grainge, PDG d'Universal Music Group
Universal Music Group a dévoilé jeudi 30 octobre des résultats solides pour le troisième trimestre 2025, avec un chiffre d’affaires de 3,02 milliards d’euros (3,53 milliards de dollars), en hausse de 5,3%. Cette performance s’appuie entre autres sur les succès de la bande originale de KPop Demon Hunters, Sabrina Carpenter et Morgan Wallen.
En euros constants, qui neutralisent l’impact des fluctuations de change depuis le début de l’année, les revenus d’UMG progressent de 10,2% sur le trimestre. Cet écart significatif avec la croissance en valeur publiée s’explique par l’appréciation de l’euro face au dollar, qui pénalise mécaniquement les résultats lorsqu’ils sont convertis en euros.
Les trois divisions d’UMG sont en croissance, ce qui permet au résultat d’exploitation ajusté (EBITDA) de progresser de 6,9% (11,6% en euros constants) pour atteindre 594 millions d’euros (694 millions de dollars). La marge d’EBITDA ajustée grimpe à 22,0% contre 21,6% un an plus tôt, signe d’une rentabilité qui s’améliore.
Une stratégie tournée vers l’IA et le streaming 2.0
Dans son communiqué, le PDG d’Universal Lucian Grainge souligne des efforts de l’entreprise dépassant les seuls résultats financiers. « Nous avons continué à faire progresser nos plans stratégiques, notamment le succès créatif et commercial de nos artistes et auteurs-compositeurs, notre expansion mondiale, l’adhésion de l’industrie à nos initiatives en matière d’IA responsable et la mise en œuvre continue du streaming 2.0 », a-t-il déclaré.
Cette annonce intervient juste après qu’UMG ait révélé un accord de licence avec la startup spécialisée dans la création musicale assistée par IA Udio. Peu avant la publication des résultats, UMG annonçait aussi un partenariat avec Stability AI pour créer des outils destinés aux artistes et producteurs, alimentés par une IA générative « entraînée de manière responsable ».
La musique enregistrée portée par les abonnements
La section musique enregistrée affiche une croissance de 3,6% (8,3% en euros constants) à 2,22 milliards d’euros (2,60 milliards de dollars). Les revenus issus de l’abonnement au streaming progressent de 3,6% (8,7% en euros constants) à 1,52 milliard d’euros (1,78 milliard de dollars), conformément aux projections de croissance annuelle de 8% à 10% de l’entreprise.
UMG attribue cette croissance principalement à l’augmentation du nombre d’abonnés mondiaux aux services de streaming payants. Cette performance démontre la solidité du modèle par abonnement dans un marché en constante évolution.
En revanche, les autres revenus du streaming, incluant le streaming financé par la publicité, reculent de 4,8% (stables en monnaie constante) à 337 millions d’euros (394 millions de dollars). La major explique ce déclin par la popularité nouvelle des vidéos courtes, peu monétisées, au détriment de leurs concurrentes spécialisées sur la vidéo longue.
Le physique bondit grâce à Taylor Swift
Les ventes physiques enregistrent un bond spectaculaire de 18,4% (23,1% en monnaie constante) à 341 millions d’euros (399 millions de dollars). Cette performance s’explique notamment par les premières livraisons de The Life of a Showgirl de Taylor Swift, dont la date de sortie officielle intervenait après la fin du troisième trimestre.
Les revenus de licences et autres progressent de 0,9% (4,1% en euros constants) à 328 millions d’euros (383 millions de dollars). Les téléchargements numériques poursuivent leur déclin avec une baisse de 7,1% (stable en monnaie constante) à 39 millions d’euros (46 millions de dollars).
Les éditions en forte croissance
La branche dédiée aux éditions musicales enregistre une hausse de 8,6% (13,6% en monnaie constante) à 543 millions d’euros (635 millions de dollars). Les revenus numériques de l’édition progressent de 10,8% (16,8% en monnaie constante) à 327 millions d’euros (382 millions de dollars), portés par la croissance du streaming et des abonnements.
Les revenus liés aux concerts augmentent de 13,9% (17,3% en monnaie constante) à 115 millions d’euros (134 millions de dollars). En revanche, ceux issus de la synchronisation reculent de 1,6% (mais progressent de 3,3% en monnaie constante) à 63 millions d’euros (74 millions de dollars). Les droits mécaniques diminuent de 7,1% (3,7% en monnaie constante) à 26 millions d’euros (30 millions de dollars).
Le merchandising soutenu par les tournées
Les revenus de merchandising et autres activités croissent de 9,3% (15,6% en monnaie constante) à 259 millions d’euros (303 millions de dollars). La baisse des ventes directes est plus que compensée par la croissance des ventes de merchandising lors des tournées, reflétant le retour en force du live.