135 millions d’euros en moins pour la culture en 2025 selon le SMA

Selon le SMA, la quasi-totalité des régions voient leur budget Culture diminuer en 2025, pour un total d’environ 65,8 millions d’euros. « À l’automne 2024, plusieurs adhérents ont remonté des baisses préoccupantes », explique Aurélie Hannedouche, directrice du syndicat. « On a effectué un travail pour donner une vision globale de ces coupes, qui arrivent de manière concomitante à de nombreux endroits. »
C’est tout particulièrement le cas des Pays de la Loire, avec une baisse de 46,9% sur un an. Christelle Morançais, présidente du conseil régional, annonçait fin 2024 plus de 70% de coupes pour le financement de la culture.
L‘Île-de-France et la Nouvelle Acquitaine enregistrent également des baisses importantes, respectivement de 20% et 21,8%. Seuls rescapés : l’Auvergne Rhône Alpes (+10,5%), la Bourgogne Franche Comté (+10,5%), les Hauts de France (+2,7%) et la Normandie (+0,5%).
Un contexte national tendu
Au niveau national, ces décisions s’ajoutent à une diminution du budget du ministère de la culture d’environ 68 millions d’euros pour les crédits démocratisation culturelle et transmission des savoirs et à une baisse de dotation au Centre National de la Musique (CNM) de l’ordre de 1,3 million d’euros.
« Avec notre enquête, nous avons voulu montrer comment s’incarnent ces baisses de manière très concrète et ce que sont les musiques actuelles au niveau d’un territoire, des pratiquants en amateur aux actions en faveur des personnes âgées en passant par l’accompagnement de futures têtes d’affiches », complète Aurélie Hannedouche.
Au total, 135 millions de réduction du financement de la culture sont documentés pour l’année 2025. S’y ajoutent des baisses additionnelles au niveau de certains départements, notamment dans l’Hérault, en Loire Atlantique ou en Ille-et-Vilaine, ou encore des villes et agglomérations, notamment à Toulouse. « Nous comptons mettre à jour notre étude d’ici quelques mois, quand les départements auront voté leurs budgets. »
D’autres sources d’inquiétude
Au-delà des financements publics, les acteurs de la culture sont également touchés par l’inflation, le SMA évoque ainsi l’augmentation du cachet des top artistes, le coût de l’énergie, mais aussi les dépenses liées à la sécurité et aux assurances.
Dans le même temps, certains organismes de gestion collective ont dû réduire leurs financements, conséquence de l’arrêt « RAAP » de la Cour de justice de l’Union européenne et de la diminution de la copie privée. Enfin, le gel de la part collective du Pass Culture impacte de nombreuses structures du secteur.
Aurélie Hannedouche conclut : « Dans une société de plus en plus polarisée, signer la fin des actions culturelles ne va pas améliorer le lien social. Ne serait-ce pas plutôt le moment de créer plus de lien dans les EHPAD ou les prisons ? »